Sobero a été développé pour répondre aux besoins des utilisateurs en matière de promotion de la santé et de réduction des risques liés à la consommation d’alcool.
Le programme Sobero est multicomposant. Il se fonde sur plusieurs cadres théoriques relatifs à la promotion de la santé, la prévention, le développement des compétences psychosociales et la modification des croyances normatives.
Des méthodes de changement comportemental, telles que les méthodes cognitives et comportementales sont exploitées afin de proposer des stratégies concrètes aux utilisateurs pour modifier leurs habitudes de consommation de substance. Le développement des compétences psychosociales, en matière relationnelle, émotionnelle et cognitive est une intervention éprouvée auprès des plus jeunes pour, entre autres, la prévention des conduites addictives.
Durant le programme, l’utilisateur est invité à entrer chaque jour sa consommation d’alcool, à identifier et consigner son état émotionnel, à lire une phrase inspirante motivationnelle, et se verra proposer également alternativement un ou deux des types d’activité suivants : questionnaire, exercice de journaling (réflexion sur soi), lecture informative autour de l’alcool, des émotions, de la motivation et des compétences psychosociales.
Suivi de la consommation d’alcool
En général, les gens ont tendance à sous-estimer leur consommation d’alcool, c’est pourquoi le suivi est nécessaire pour en prendre conscience. Le suivi de la consommation a montré son efficacité dans le cadre d’une application mobile pour réduire sa prise d’alcool. Le suivi de consommation est un bon moyen de prévenir les rechutes et réguler son comportement. Les utilisateurs s’attendent à voir l’évolution de leur consommation et d’avoir un feedback selon celle-ci.
Les premières questions d’AUDIT sur la fréquence de consommation et la quantité d’alcool consommée sont des outils utiles pour ce suivi. Il s’agit d’une partie importante des interventions brèves de réduction des risques étayée par une littérature scientifique positive.
La mesure de la consommation se fait selon les standards internationaux, à savoir en verres standards / unité d’alcool, qui correspondent à environ 10-15g d’alcool (variations selon les pays).
La concentration en alcool des boissons alcoolisées diffère, et cela explique les tailles des verres différentes selon l’alcool. Ainsi un verre à bière de taille standard, un verre à vin de taille standard, un shooter de taille standard, etc. correspondent à un nombre approximativement égal d’unités d’alcool. En utilisant des formats plus grands (ballon, pinte, etc.), le nombre d’unités d’alcool par verre sera plus important. Ainsi, il n’est pas pertinent de compter le nombre de verres, car tous ne correspondent pas à la même quantité d’alcool selon leur taille, ce qui peut prêter à confusion et mener à sous-estimer sa consommation.
Ainsi, compter en unités d’alcool permet d’avoir un aperçu plus précis de sa consommation.
Suivi émotionnel
Le suivi émotionnel permet aux utilisateurs d’augmenter leur connaissance d’eux-mêmes, de leurs réactions et de rester actifs dans la gestion de leur bien-être psychique (Church et al., 2010 ; Gay et al., 2011). Le bien-être mental fait partie des principales composantes de la santé, selon l’OMS. Être dans un état émotionnel positif peut avoir des impacts bénéfiques sur la santé physique et renforce l’engagement dans des comportements sains. Suivre son état émotionnel permet également de déterminer quels contextes favorisent certains états pour adapter son environnement et sa routine dans le but d’améliorer son bien-être.
Interactions sociales
Nous sommes motivés par le désir d’acceptation et de validation sociale. Avoir l’opportunité de parler de ses réussites est une manière efficace en gamification pour la réussite d’un changement comportemental. L’accès à un suivi personnalisé permet également de répondre à des demandes individuelles afin d’accompagner l’utilisateur dans son cas particulier.
Journaling
La tenue d’un carnet personnel, aussi appelée journaling, a fait l’objet d’études, notamment auprès de personnes souffrant d’anxiété ou de dépression (Smyth et al, 2018), y compris un épisode dépressif majeur (Krpan et al, 2013). Les activités de journaling sont connues pour avoir plusieurs effets bénéfiques, dont la réduction des risques en matière de consommation de substances.